A Nîmes, au Carré d'Art, se déroule le "Festival de la biographie":
100 auteurs sont annoncés.
La proposition est alléchante;pas une seconde d'hésitation!
50 Kilomètres plus tard, nous voici au coeur de la cité.
Un beau coup d'oeil sur la Maison Carrée, magnifiquement restaurée, qui trône ,souveraine, sur l'Agora.
Phénoménal vestige de l'époque romaine, sa pierre resplendit sous les rayons du soleil hivernal.
Bien dégagé par un vent glacial qui nous cisaille le visage, le ciel, bleu acier, la chapeaute élégamment.
On s'engouffre dans le hall du Carré d'Art. Habituellement plutôt somnolent,il bruisse aujourd'hui d'une atmosphère... fébrilement studieuse.
Le ronron des conversations nous enveloppe:ça chuchote, ça susurre...on se sent bien.
On prend ses repères.
On musarde dans les allées.
On déambule entre les tables où les auteurs sont présents.
On sait déjà qui on a envie de rencontrer.
Les "stars"du salon côtoient des écrivains moins célèbres mais tout aussi intéressants et accueillants.
Les ouvrages choisis alourdissent bientôt les sacs -pratiques mais peu esthétiques-qu'on nous a remis à l'entrée.
Ces provisions apaiseront pour quelque temps la boulimie qui me saisit dès que j'aperçois la moindre reliure.
Mais, pour être affamée de lecture, on en est pas moins un être de chair!
L'heure de la pause-déjeuner va nous conduire à deux pas de là, dans un petit resto géorgien, où l'on goûte quelques spécialités originales.
Moments de convivialité d'autant plus appréciés qu'on les partage avec notre amie Cricri, qui nous a rejoints,(avec son fils), et qui est à l'origine de ce rendez-vous littéraire inopiné.
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Il est temps de retourner au temple de la consommation culturelle...
L'atmosphère s'est modifiée.
Le hall est à peine accessible. Le public est venu en masse. On se déplace difficilement. Des grappes de lecteurs, avides de rencontres et de dédicaces, s'agglutinent devant les auteurs.
Il faut jouer des coudes pour progresser.
Autant je prise le calme de la nature et la solitude des sentiers de randonnées,
autant je redoute la foule en ville, dans les magasins, et bien là, ça ne me contrarie pas plus que ça !
Toute cette matière grise en déplacement, tous ces neurones en ébullition, ça me met en joie, ça me stimule!
Je suis comme un poisson dans l'eau!
On accède enfin à la table de Monsieur DOMINIQUE FERNANDEZ.
Sa présence ici est une des raisons qui ont motivé notre déplacement.
Cet homme est un magicien du verbe,et sa culture pharaonique ,dans le domaine de l'Art notamment,impressionnante.
La flamboyance de son oeuvre est tout simplement fascinante.
Mais s'il est présent aujourd'hui, c'est pour présenter son nouvel ouvrage : "TRANSSIBERIEN".Ce Monsieur est ...d'un certain âge,peut-être,mais... il est très beau! Sa chemise bleue est assortie au pastel de ses yeux.Sa distinction et sa classe transparaissent derrière une apparente simplicité.
Notre rencontre est ...feutrée.
Notre échange, un chuchotement.
Pas de fioritures dans sa dédicace: mais sa sobrieté honorera ma bibliothèque.
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L'amphithéâtre est comble. De nombreuses personnes ne pourront y accéder,
pour des raisons de sécurité.
(Des éclats de voix perturberont même le début de la conférence).
Je n'aurais pas aimé être à leur place ...Nous sommes finalement privilégiés.
Nous allons pouvoir écouter ce que cet homme brillant va bien vouloir nous livrer.
Il captive dés qu'il prend la parole.
Il donne à son interviewer des réponses claires, nettes, infiniment riches,
où l'humour n'est pas absent.
Il sait aussi égratigner d'un bon coup de patte des auteurs, des poètes qui,
à ses yeux, ont démérité.
Car c'est de l'âme russe dont il est question, et il cherche à démystifier les préjugés défavorables couramment répandus contre la Sibérie.
Cette conférence est un régal, et, lorsqu'on nous annonce qu'il ne reste que cinq minutes avant de libérer la salle, et que le moment est venu de poser les questions,
on en reste ébahi:il a suspendu le temps...
On quitte l'amphithéâtre à regret,on a hâte d'embarquer dans son Transsibérien,...à ses côtés!
Je dédie ces quelques lignes à mon amie Cricri, sans qui nous n'aurions rien su de cet événement, qui nous a permis de passer une excellente journée.
Commentaires
1. christineb le 05-02-2012 à 20:54:43 (site)
Si il n'y avait pas eu ma copine aurais -je eu le courage de me rendre au salon de la biographie? J'ai beaucoup de réserves (cf. mon blog) mais ce fut un bon moment et c'est bien ça l'essentiel! Merci Chacha!