Les titres disponibles sont assez rares.
Je me laisse tenter par " Kyôto".
Dès le premier chapitre,je retrouve immédiatement le style poétique finement ciselé qui m'a précédemment séduite.
"Une journée de printemps tout en douceur,où le ciel s'embrume comme un arbre en fleurs", ..."deux souches de violettes cachées dans un érable aux bourgeons rouges",..."une danse de papillons blancs"... "une vieille lanterne en pierre"...
"des grillons"...
Le décor paisible est planté.
Il servira d'écrin à une histoire troublante.
CHEIKO, jeune-fille de vingt ans, est-elle heureuse?
Entre son père, Takichiro, Shige , sa mère, et quelques amis fidèles,
elle mène une vie bien rangée, choisie par ses parents,
dans un milieu traditionnel:celui consacré au négoce des étoffes destinées à la confection des Kimonos et celui du tissage des ceintures.
On assiste au travail artistique, méticuleux et épuisant des tisserands, représentés par Hideo, dans "la cité des kimonos".
Ce jeune-homme ne ferait-il pas un bon gendre?
Cheiko se déplace beaucoup.
Elle court les fêtes traditionnelles, aux noms exotiques,qui jalonnent l'année :ainsi de la Fête de la Mauve,ou de la Fête des Coupeurs de Bambous, ou de la Fête du Feu,
ou encore celle des Feux de l'Escorte.
Nous trottons à ses côtés.
C'est la grande Fête du Gion.
Nous sommes témoins d'un choc qui va faire basculer sa vie.
Elle se savait enfant abandonnée, mais voici qu'elle se trouve en présence,
tout à fait par hasard, de son double, sa "moitié",... sa soeur jumelle : Naeko.
Le rapprochement souhaité par Cheiko sera-t-il possible?
Les sentiments éprouvés par l'une seront-ils partagés par l'autre?
Malgré une certaine complicité lors de leurs brèves rencontres, elles restent malgré tout " une jeune -fille de la ville" et "une jeune-fille de la montagne".
Naeko est réellement "heureuse" lorsque sa soeur lui rend visite.
Mais elle s'obstine à l'appeler" Mademoiselle".
Kawabata dépeint les émotions les plus intenses avec délicatesse,(scène de l'orage), et avec pudeur.
On est au diapason.
On tourne les pages avec ...discrètion.
On ne veut pas connaître la fin trop vite !
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La ressemblance à s'y méprendre des deux soeurs sera cependant à l'origine d'une équivoque qui va compromettre à tout jamais la nouvelle vie imaginée par Cheiko.
Kawabata nous offre une histoire mélancolique, où, toujours sublime en toile de fond , la nature est décrite dans un esthétisme des plus purs.
"Les cryptomères (de Kitayama)", "aux troncs blancs de grosseur parfaitement égale, polis, étaient de toute beauté"..."on dirait des objets d'art"...
"Ces troncs dressés, côte à côte, parfaitement droits, étaient splendides.
Le toupet de feuilles laissé à la cime semblait dû à la main délicate d'un artisan"....
On ne s'en lasse pas....
" KYÔTO" Ce roman est paru en 1962
Commentaires
1. seringa le 11-04-2012 à 19:28:40
Les bambous sont plus ...photogéniques!
2. Palette le 13-04-2012 à 16:09:08 (site)
C'est vrai que tes photos sont très belles... à défaut d'avoir lu les livres.
Pour la prochaine sieste peut être...
Bisous
Jaqueline
3. christineb le 13-04-2012 à 18:52:33
Je t'en dirais plus sur les "teintes d'automne "d'ici quelques mois... Merci pour cette invitation à la lecture.
4. apartee le 17-04-2012 à 19:06:50 (site)
Merci pour cette visite a bientot
5. Palette le 18-04-2012 à 00:47:15 (site)
Dans un autre domaine, tu peux venir chercher de l'eau ici, il y a moins de déficit qu'ailleurs
C'est bien qu'il pleuve mais ce n'est pas gai...
Bonne journée et gros bisous
Jaqueline