temps retrouvé

Ce joli port en hiver ne nous décevra pas.

La chance est avec nous: un tendre soleil nous accompagnera durant tout notre séjour.

A peine arrivé, on s'installe à la terrasse bien sympathique d'un petit boui-boui sur le vieux port de pêche, face aux chalutiers.

On y déguste des spécialités sétoises, arrosées d'un petit Blanc bien sec qui nous titille agréablement le gosier.

Nous voilà parés pour monter à l'assaut de "la colline" Saint-Clair.

Notre première halte est pour le cimetière marin, avec une pause devant la tombe de Paul Valéry et celle de Jean Vilar:

le panorama est splendide.

L'endroit est magique pour reposer paisiblement dans l'éternité.

A deux pas de là, c'est le Musée Paul Valery qui nous ouvre ses portes:

on déambule au milieu de tableaux aux couleurs vives qui flattent le regard et réjouissent le coeur.

Une partie du musée est consacrée à l'exposition d'Agnès Varda,

"Y'a pas que la mer",

expo qui nous réserve bien des surprises et de la fantaisie;

entre autres, un éloge audacieux à la Patate!

En témoigne l'affiche annonçant l'événement, où la frimousse d'Agnès Varda émerge d'un amoncellement de ces tubercules et les illumine!!!

On ressort enchanté de ce musée très accueillant.

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Nous mettons ensuite le cap sur L'Espace Georges Brassens.

Ce troubadour des temps modernes occupe une très grande place dans mon coeur:toute modestie mise à part....je pense avoir lu tout ce qui a été écrit sur lui et ses chansons n'ont plus de secret pour moi.

Une émotion puissante m'étreint quand on pénètre dans ce sanctuaire.

Un audio-guide nous met directement en relation avec lui en nous offrant des extraits d'interviews et de chansons.

Il n'est plus dans l'Au-Delà, il chemine à nos côtés et nous parle tout au long de cette visite magique.

On refait le trajet intégral de sa carrière, de ses débuts si difficiles à la gloire méritée qui se décidera enfin à arriver.

 Les documents photographiques, les textes explicatifs, créent une atmosphère par laquelle on se laisse submerger:j'ai l'oeil humide et le palpitant qui "clapote"...

Des extraits de son concert à Bobino de 1975 clôturent cette balade dans le passé :son beau sourire, aux passages coquins de certaines chansons, est bouleversant.

On se sent tout bizarre, en reprenant contact avec la réalité,

une fois la porte refermée.

Même s'il réveille en nous une profonde nostalgie, ce lieu nous rend heureux.

Et j'emprunte sans vergogne à Sylvain Tesson-encore lui!-une jolie pensée que j'avais relevée dans "L'Axe du Loup":

LA MELANCOLIE est une FLEUR que J'AIME  .

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Le lendemain matin, nous prenons notre petit-déjeuner au 4° étage de l'hôtel.

La vue sur la mer et sur le port est sublime.

Nous observons le ballet aérien des oiseaux marins.

Atterrissant élégamment sur le muret bordant la terrasse, dodus et placides, trois goelands peu farouches, au bec acéré et à l'oeil langoureux,

nous dévisagent:qu'espèrent-ils?

Le mystère reste entier...

En toile de fond, les écharpes rouges du soleil levant badigeonnent le ciel.

Cabotins, nos oiseaux gardent la pose:le spectacle est insolite...

La journée s'annonce belle!

Nous excursionnons à Bouzigues..

Il fait plus froid qu'hier:on s'est emmitouflé.

De puissantes rafales de vent battent les façades des maisons stoïquement alignées face à l'étang.

Celui-ci est ...démonté!...

L'écume caracole à la pointe des vagues.

On avance jusqu'au bout du quai où sont amarrés de jolis bateaux;on est juste en face de Sète.

Les bourrasques nous assaillent.On ne s'éternise pas.

Les joues rougies par cet air vivifiant, l'oeil pétillant, on se sent comme enivré, et... purifié.

Une sensation d'intense bien-être nous habite.

Si ce n'est pas du bonheur tout ça, ça y ressemble vraiment!

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Le séjour s'est poursuivi très agréablement.

On a emmagasiné les souvenirs, bien au chaud, pour l'hiver...Au cas où...

La nouvelle année vient de commencer.

Le temps va être de nouveau compté.

A bientôt!

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