posté le 07-10-2021 à 08:20:56
"Berlin Requiem", un roman de Mr Xavier-Marie Bonnot.
Je suis en train de choisir mes prochaines lectures: un titre attire mon attention.
Tout ce qui a trait à la musique me passionne.
Quand de plus apparaît le nom de Berlin, une ville extraordinaire que je connais puisque j'y suis allée plusieurs fois, je sais que ce roman est pour moi.
Un requiem est une messe , un chant pour le repos des âmes des defunts.
Le symbole de la fin d'un monde ?
En parcourant la quatrième de couverture pour vérifier que je ne fais pas fausse route, mon désir de découvrir ce roman se confirme.
Berlin de nos jours. ***
Le personnage central du roman, Wilhelm Furtwängler,
(Né à Berlin le 25 janvier 1886/ DCD le 30 novembre 1954, à 68 ans) ,
est le brillant chef d'orchestre du Berliner Philarmonik, admiré, adulé par tous,
et vénéré par ses musiciens:
"un véritable mythe vivant" écrit Mr Bonnot dans l'avant-propos.
(En 1924).
Monsieur Xavier-Marie Bonnot, nous fait partager sa vie, son parcours, le déroulement de sa carrière, entre l'été 1932 et novembre 1954,
dans un contexte historique à faire froid dans le dos.
La fluidité de l'écriture, la minutie de la reconstitution des événements qui marquèrent cette période noire de l'Allemagne- et subséquemment du monde- nous happe, nous tient en haleine. L'auteur nous plonge au coeur de l' Histoire.
Le roman devient film ... avec une bande-son prestigieuse.
***
La musique classique, omniprésente, enlumine ce roman.
Tant les synphonies que les opéras des grands maîtres que Furtwängler a dirigés résonnent à nos oreilles. (J'en écoute de nombreux extraits en lisant).
La Neuvième de Beethoven, que le Maestro dirigeait sans partition, occupe une place prépondérante dans sa carrière. En mai 1935, il l'a déjà dirigée des centaines de fois.
Ce soir-là, Hitler est dans la salle.Furtwängler a toujours refusé de lever le bras en beuglant "Heil Hitler"...
"On va chanter la fraternité devant ceux qui la piétinent.
C'est notre mission de ce soir." ... dit-il au régisseur du Berliner. (Page 117)...
"Alle Menschen werden Brüder
Wo dein sanfter Flügel weilt..."
Tous les hommes deviennent frères....
Furtwängler, homme idéaliste ... ayant foi en l'humain et en l'avenir !
Malgré lui, il est pris au piège par le dictateur et obligé de lui serrer la main.
Les photographes immortalisent la scène.
***
1945, dix ans plus tard, c'est l'effondrement du Reich.
Berlin n'est plus que cendres et ruines. "Berlin Requiem" !
Pages 222 à 224, entre autres. Ou Pages 253/254:
"Berlin n'a plus de couleurs. "Berlin n'existe plus.
Les façades pathétiques, faméliques et noires de guerre se découpent dans le ciel d'azur".
"Partout, des vieux et des femmes vont d'un tas de pierres à un autre tas de pierres, courbés sous le destin".
Je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement avec le film -terrifiant-
de Rossellini "Allemagne année Zéro". (sorti en 1948).
Des échos de "Nuits et brouillard", le film de Resnais, (de 1956), surgiront également.
Que s'est-il passé pour Mr Fürtwängler pendant ces 10 ans ?
*Dès 1932, le petit moustachu à l'accent autrichien, qui a déjà écrit "Mein Kampf", avait essayé de l'embobiner, de le rallier à sa cause:
"Nous ferons de la musique le guide de tout un peuple".
"Vous êtes notre plus bel ambassadeur". (P. 38 et 39).
Le maestro lui avait rétorqué: "Pour moi, l'Art n'a rien à voir avec la politique.
Il a besoin de liberté, de la même façon que nous avons tous besoin d'oxygène". (P. 38).
*En 1933, alors qu'il est persuadé que les Nazis ne resteront pas longtemps au pouvoir... Furtwängler tente de s'opposer à l'obligation "d'aryaniser le Philarmonique". (P.93).
Il se sent "comme un bout de ferraille entre le marteau et l'enclume". (P.96).
"Personne n'a le droit de persécuter un artiste". (P. 97).
"L'Art se moque de ces histoires de races". (A Hitler lui-même, P.134).
Il choisit malgré tout de rester en Allemagne.
"Partir ? Jamais. Ma vie est ici.
Si nous abandonnons l'Allemagne, ils auront les mains libres". (P. 66).
*Il devra se justifier, après la guerre, lorsqu'il sera accusé et jugé en Autriche et en Allemagne, d'avoir été sympathisant du régime Nazi.
"Je me suis tenu sur une corde raide, entre l'exil et la potence". (P. 259).
Son leitmotiv restera toujours:
"L'ART doit se placer au-dessus de la politique".
**
Dans "Berlin Requiem", d'autres personnages déterminants évoluent non loin du Maestro.
Dont Christa Meister, célèbre cantatrice, maman de Rodolphe, petit prodige qui deviendra grand !
"La musique est la parole de l'âme, elle ne trompe pas". (Page 17).
Avant d'être rattrapés par l'horreur, ils ont connu le bonheur, "une vie douce". (P. 319).
Mais je n'en dis pas davantage...
Vous avez 360 pages pour lever le voile sur leur destinée.
Personnellement, j'ai été totalement conquise par ce roman passionnant, qui a maintes fois suscité une réelle émotion."Un roman c'est comme une note de musique qu'il faut savoir tenir" a écrit P. Djian.
Je veux vous remercier Monsieur Bonnot d'y avoir parfaitement réussi. ***
Au revoir mes ami(e)s.
Passez un bon mois d'octobre.
A bientôt !
Commentaires
Re ,un beau billet (pitch) de ce roman au sujet de cet homme Wilhelm Furtwängler qui à vécu cette horrible période de notre histoire en Allemagne et notamment à Berlin , souvent les personnes allemandes qui étaient comme lui étaient expédier dans des camps comme les juifs pour ne jamais ou bien souvent en revenir, j'ai beaucoup étudié cette époque avec des témoignages de toutes sortes sur cette Allemagne , dieux merci tous les allemands n'étaient des nazis et beaucoup l'ont payé de leur vie , merci pour le pitch au sujet de ce livre.
Bonjour ma petite Seringa,
Mon coucou amical en espèrant que tu vas bien ?
Moi ça va et Fernand aussi.
Nos chats vont bien également.
Passes un bon week-end et une agréable semaine ma amie
Gros bisous
Florence
bonjour
pti coucou en passant par là !
Berlin ce n'est pas une ville qui m'attire. Mais bon !
ceci dit la nuit, c'est beau.
quand on voit comment elle était il y a 80 ans
elle est bien plus belle maintenant.
Bonne journée,
pouty
Un ptit coucou en passant,en parlant de musique classique souvenir du livre"Ma vie avec Mozart",un gros bisou d'ici.
Hello Seringa je t'ai laissé un message sur Palabres car il y a un malentendu sur mon dernier article !
Amitiés
hello Seringa
me voici de retour dans la blogosphère avec mon nouvel ordinateur et ma première visite est pour ton blog ou je découvre une nouvelle critique littéraire brillante et enthousiaste qui donne envie d'acheter cette biographie. Je suis aussi un grand amateur de musique classique et avait autrefois des vinyles de Furtwangler dont je savais que l'attitude pendant le 3ème Reich était discutée. mais qu'aurions nous fait à sa place ?
Amitiés
A bientôt
Bonjour ma petite Seringa,
Me voici dans ton bel univers en espèrant que tu vas bien ?
Fernand va bien, moi aussi mais mal dormi. Hier soir j'ai eu des vertiges à cause de mon arthrose aux cervicales (de temps en temps ça fait des vertiges), j'ai assez de mon mal de dos (scoliose et arthrose).
Nos chats vont bien.
Encore une journée avec du soleil tant mieux, froid le matin, 17 degrés l'après-midi.
Demain je vais en ville avec ma mère. Dimanche on verra si on sort Fernand et moi.
Passes un bon week-end et une agréable semaine ma douce amie
Gros bisous
Florence
Bonjour Seringa,Berlin je me souviens quand le mur est tombé et ou gens d'Est et d'Ouest ce sont retrouvés,une histoire pas évidente et à la fin de la guerre,un allemand était un allemand pour tous,combien de réglements de compte de cette parti de l histoire,la musique témoigne de tous,sans paroles sans images seule,elle mème,surement un bon roman je découvre,un gros bisou d'ici.
C'est très intéressant. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la situation des Afghans aujourd'hui: rester ou non? C'est terrible. Bon mardi
Bonjour Seringa, merci de ton gentil message, nous partons en voiture et cette fois si nous ne sommes pas trop fatigués, nous ferons la route en une fois...
Je mets mon blog en pause le temps de faire la route et de nous installer chez nos enfants...
De grosses bises et un bon week-end, fanfan
Bonjour ma petite Seringa,
Je ne connais pas cet auteur, grâce à toi j'en sais un peu plus sur lui et ce livre doit être bien.
Je ne suis pas calée en musique classique. J'en écoute de temps en temps mais pas tous les jours. J'écoute surtout de la musique métal (pas brutale rassures-toi, je n'aime pas ! J'adore le métal symphonique car il y a souvent un orchestre et une belle voix féminine ; métal gothic), j'aime aussi le celtique, le rock.
Me voici avec le soleil et la fraîcheur. J'espère que tu vas bien ?
Moi ça va et Fernand aussi.
Nos chats vont bien également.
Hier Fernand avait RDV chez Kryss pour avoir des nouvelles lunettes, il les récupèrera dans quelques jours.
Demain après-midi je vais en ville avec ma mère. Mon père sort peu, à part pour les RDV médicaux.
Passes un bon week-end et une agréable semaine ma douce amie
Gros bisous
Florence
Bonjour chère Seringa, comme toujours j apprécie ta façon enthousiasme de nous présenter tes lectures.
Ce brillant chef d orchestre était courageux de faire face au nazisme qui régnait à cette époque et de pratiquer son art sans tenir compte de la politique, Joliment et courageusement dit et je retiens cette phrase qui nous va droit au cœur, "On va chanter la fraternité devant ceux qui la piétinent...
Merci Seringa, grosses bises, fanfan
Le jazz était aussi interdit en Allemagne nazie. Le cas le plus particuliers fut celui d'une femme, une pianoste du nom de Jutta Hipp, dont tu peux croiser la triste histoire un peu partout.
J’espère que tu n'as pas eu de dégâts après ces pluies. Je reviendrai lire ton article sur ce roman que je ne connais pas, pas plus que Berlin d'ailleurs. Bon week-end.
Je ne suis pas un véritable connaisseur de la musique classique, même si j'en apprécie l'écoute. Aussi je n'aurais pas de raison spéciale de m'intéresser à ce roman pour des causes d'histoire de la musique et de ses pratiquants. Mais j'achèterai sûrement ce bouquin pour voir comment quelqu'un comme ce Furtwängler a pu vivre cette époque si particulière du nazisme se développant. Comme tu le soulignes, ce ne fut sûrement pas facile pour lui d'être en permanence entre le marteau et l'enclume.