Je viens de relire deux petits bijoux,
que j'avais découverts il y a quelques années déjà.
C'est à Mme Noëlle Chatelet que l'on doit
"La femme coquelicot" et "La dame en bleu".
A la manière d'un peintre impressionniste,
par touches légères et délicates, l'auteur nous conte le destin de deux femmes : elle dépeint admirablement leurs sentiments, leurs états d'âme, les choix qui vont les conduire à transformer radicalement leur quotidien.
C'est du petit point, de la broderie fine,
de la dentelle de Calais...
Une sorte d'énigme relie ces deux récits.
Le hasard met en présence, l'espace de brefs instants,
sur les grands boulevards parisiens,
deux femmes très différentes qui ne feront que se frôler,
se deviner, se sourire.
Marthe et Solange, les deux héroïnes,
vont alors emprunter deux trajectoires diamètralement opposées.
Le beige"fané" de la vie tranquille et résignée de l'une,
Marthe,( veuve septuagénaire),
laissera place au rouge incandescent de la passion.
Un feu d'artifice embrasera son ciel.
Elle modifiera sa garde-robe et
transformera même son intérieur aux couleurs de l'été!
Pour l'autre, Solange,( jeune quinquagénaire),
au contraire, le feu des artifices de la vie clinquante qu'elle décide d'abandonner,
va s'éteindre progressivement et la conduire vers la sérénité.
Elle quittera ses atours voyants et colorés pour adopter un tailleur gris classique, ou une robe bleu-marine et devenir ainsi "invisible".
Pour Solange, l'abdication délibérée : une vie "retirée":
de conquérante, elle passe au retrait,
elle "désapprend l'apparence",
elle opte pour "la transparence": c'est de cette manière qu'elle va accéder à Sa liberté.
Ce dépouillement progressif, cette "jouissance de l'inutilité",
cet éloge de la vacuité, eh bien moi, ça m'angoisserait plutôt...
S'il me fallait choisir l'un des chemins empruntés par ces deux femmes, c'est sans conteste sur celui de Marthe que je m'aventurerais.
D'abord, parce que j'adore les coquelicots !
Si fragiles, si gracieux,
au bord de la route ils sont annonciateurs de l'été.
La douceur de leurs pétales est semblable à la soie.
Ensuite, parce que ce roman est un hymne à l'Inattendu,
à la Fantaisie.
Et il porte en lui le VERT: la couleur de la renaissance du printemps et celle de l'espoir!
Merci Mme Chatelet!
Commentaires
Hum, hum...ça sent les vacances dirait-on, mais pas la vacuité! L'hiver a aussi ses incandescences, le rouge des baies du fragon, l'azur du ciel, les pins luisants... sans compter les boules et les lumières des fêtes! Repose-toi bien!