temps retrouvé

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posté le 22-12-2011 à 15:05:35

L'orchidée de fer.

C'est de cinéma dont j'aimerais vous parler aujourd'hui.

 

Après "le Grand Bleu", qui m'avait littéralement engloutie, il y eut "Subway", puis "Nikita".

J'ai ensuite abandonné les réalisations de LUC BESSON.

Grâce à son dernier film,"The Lady", je viens de recroiser le chemin de ce metteur en scène.

 Ce film est courageux.

Le sujet n'était pas facile. Le résultat ne fait pas l'unanimité,

mais bon, on ne peut pas plaire à tout le monde.

     Cessons de faire la fine bouche: aborder l'Histoire contemporaine par le biais de la "petite" "histoire", si j'ose dire,

en l'occurence une histoire d'amour bouleversante,

           n'est pas un déshonneur, loin s'en faut!

 

Le parti-pris inhérent à ce choix comporte des risques cinématographiquement parlant, mais il est respectable.

         A nous de choisir ce qu'il conviendra de retenir.

Personnellement, je suis entrée immédiatement dans le vif du sujet. Malgré la durée du film, 2H07!, je n'ai pas trouvé le temps long.

         Le destin exceptionnel de cette femme qu'est  AUNG SAN SUU KYI

                   ne peut laisser indifférent.

Devenue l'égérie de la lutte pour la démocratie,

(et ce n'est vraiment pas un vain mot dans ce cas précis),

dans son pays, la Birmanie,

on savait que le Prix Nobel de la Paix lui avait été décerné en 1991.

Le prix attribué fut reçu par sa famille, en son absence, puisqu'elle était, déjà à l'époque, assignée à résidence à Rangoon.

Elle n'a été "libérée " qu'en ...2010!

Pour nous, la Birmanie, c'est bien loin, là-bas, quelque part dans l'Asie du Sud-Est.

On a quand même le souvenir de manifestations de moines boudhistes,

il y a une paire d'années, relayées par les médias,

qui nous avaient vraiment interpelés.

Et c'est là que réside tout le mérite du film:il nous montre ce qu'est réellement une DICTATURE.

 

         On a souvent trop tendance à s'enfermer dans son petit univers, replié sur son "soi","soi", soi"...

         Et on oublie que des peuples vivent toujours écrasés sous les bottes de tyrans absolus.

         Comme dans toute dictature, la junte s'appuie sur des tortionnaires aveuglément endoctrinés: des machines à tuer qui font frémir: quelques scènes particulièrement effroyables et insoutenables dépeignent la barbarie des méthodes utilisées pour maintenir le pays sous le joug.

         Et là, on n'est pas dans la littérature, ni dans la fiction:

non, la vérité historique est totalement réspectée.

On en reste hagard, le souffle coupé...

 

        Face au pouvoir en place :"une petite femme", qui, semblable à l'orchidée, à l'apparence fragile, va incarner une détermination farouche, inébranlable: avec une volonté de fer, envers et contre tout, elle veut consacrer sa vie à rétablir la liberté pour son pays et son peuple.

Son choix est sidérant.

Recluse, isolée de tout et surtout des siens,

une scène très esthétique(et apaisante dans la cruauté ambiante) , nous la montre calligraphiant des citations philosophiques et politiques sur de simples feuilles blanches qu'elle affiche dans le hall de sa maison.

Face à la Barbarie, elle oppose, à l'image de Gandhi,la Non-violence.

 

Sa fragilité apparente défie la force et force le respect.

 

Qu'importe l'impression "hyperbolique" dans la mise en scène de son chagrin lorsqu'elle apprend la mort de son mari:faisons abstraction de notre pudeur bousculée par sa douleur, oh combien légitime.

Elle savait qu'elle ne pouvait quitter la Birmanie pour aller assister son mari dans ses derniers moments en Angleterre:

Jamais elle n'aurait  eu l'autorisation de rentrer chez elle pour continuer sa lutte: son sacrifice est celui d'une héroïne de tragédie grecque, à ceci près qu'elle n'est pas une entité littéraire mais un être de chair et de sang et qu'elle est de notre époque.

Cela ne peut laisser indifférent; ce film parle au coeur,

c'est là que réside son grand mérite.

Il est un hommage superbe  à la détermination, à

l'oubli de soi pour servir des intérêts supérieurs:

la défense de l'humain.

                                Ce film est salutaire.

Tant pis pour ceux qui sont passés à côté !

 

P-S: Tiens, en passant, un beau merci à Pierre-Olivier,

passionné par les combats en faveur des Droits de l'Homme,

qui, par ses connaissances époustouflantes sur le sujet,

a éclairé nos lanternes, lors de la discussion qui a suivi la projection , hier soir.

Il nous a même laissé entrevoir une lueur d'espoir en nous apprenant que quelques prémices d'ouverture de ce pays se profilaient à l'horizon.

Fasse le ciel que cela se concrétise.

 


Commentaires

 

1. christineb  le 23-12-2011 à 21:18:56

Cette femme, un bel exemple qui, comme tu le dis, nous oblige à relativiser les problèmes!
Quant à ce Pierre-Olivier dont tu parles, il doit être bien sympa...
Bises et bonne fin de semaine

 
 
 
 

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