temps retrouvé

Samedi soir, à l'opéra d'Avignon.

La salle est plongée dans l'obscurité.Le silence s'installe.

La musique commence.

le grand rideau rouge glisse lentement et dévoile le décor...Mystère!...

On est un peu guindé dans son fauteuil, on n'ose plus respirer.

Et ça commence tout doucement,sur la pointe des pieds,on nous appelle,puis on nous prend par le bout des doigts, délicatement.

La légèreté de l'atmosphère nous entoure, nous enrobe:on est cerné.

Puis on nous entraîne par la main, plus fermement:on ne peut plus résister.

On est happé.

L'union sacrée de la musique et de la danse nous transporte.

La puissance de la musique de Tchaïkovski nous emporte dans une dimension magique et nous possède.

Le ballet est un éblouissement, nous caressons la grâce.

Nous tutoyons la BEAUTE.

Nous atteignons l'INDICIBLE.

La gorge se noue. La tête bourdonne. L'émotion nous submerge et explose littéralement dans nos coeurs : sans prévenir, les larmes perlent à nos yeux,

coulent silencieusement sur nos joues .

Le souffle de la salle est suspendu.

On est dans un état de sidération.

Sous nos yeux , il est question d'Amour, bien sûr, mais c'est plus de perfection qu'il s'agit.

A la fin du premier acte, nous frôlons l'extase...

Je ne pensais pas qu'il fût possible d'atteindre un tel degré de Félicité...

Et pourtant, LE BALLET RUSSE de PERM dans sa représentation du "LAC des CYGNES" vient de nous démontrer le contraire.

La tragédie arrive à son point d'orgue.

Les dernières notes de musique se sont envolées.

Une intense jubilation s'empare de la salle. L'ovation semble ne jamais vouloir s'arrêter.

Le feu aux mains, les épaules endolories par de longues minutes d'applaudissement, nous faisons un triomphe à cette troupe sublissime qui nous a transportés au zénith.

Le rideau s'est définitivement refermé. Les lumières se sont rallumées.

Nous devons quitter ce lieu magique qui a rempli nos yeux et nos coeurs d'étoiles.

Nous ne sommes pas prêts d'oublier cette soirée.